La transat retour

Le choix de ce bateau n’était pas si fou que ça, nous connaissions ce modèle pour avoir navigué sur le même deux ans auparavant en Méditerranée comme équipier. A l’époque on s’était dit que ça serait le bateau idéal pour partir en voyage en famille, confortable, spacieux et puissant.

Voilà donc plusieurs mois que nous sommes les heureux propriétaires d’un Jeanneau SunKiss 47, 14m de long  4m40 de large, 20m de haut et 2m sous l’eau, sauf que nous ne sommes jamais monté à bord, il est en Martinique et il faut traverser l’océan atlantique pour le ramener à la Rochelle.

La transat retour n’a pas toujours bonne réputation, elle est considérée comme plus complexe et plus dure que la route d’est en ouest. En fait le système de vent fait que l’on doit faire route au nord vers les Bermudes, jusque là tout va bien le bateau est poussé par les alizés venant de l’est. C’est après que ça se complique, dans cette partie nord de l’atlantique, la météo est dictée par l’intéraction entre les dépressions qui se forment plus au nord du Québec et l’anticyclone des Açores. Cela donne une météo changeante, qui peut passer d’un extrême à l’autre.

La fenêtre pour quitter tranquillement les Antilles sans avoir à s’occuper des cyclones et assez courte, entre début mai et fin juin. Un équipage est vite constitué, Grégoire, un ami de longue date,  Jean-Marc et Joël qu’Aurélie a rencontré à l’association « Les amis du musée » qui gère « Joshua » l’ancien voilier de Bernard Moitessier. Nous arrivons à La Martinique le 16 mai par avion, après 5 jours de préparation dans la chaleur écrasante nous larguons enfin les amarres chargé de vivres, d’eau et de rhum ! Tout l’équipage accueille avec joie les premiers bords, nous nous entrainons à la manœuvre des voiles et enchainons les virements de bords et les empannages, le bateau réponds bien, nous prenons plaisir à naviguer. Après une nuit de repos au mouillage, nous nous lançons pour une première étape de 2 jours jusqu’à l’ile de Montserrat. La fatigue et la tension du défi à relever ne nous aide pas à nous amariner et le mouillage de Montserrat arrive à point. Une dernière halte carburant à Antigua et c’est parti pour le grand saut, prochain arrêt: Les Açores dans environ 2500 miles nautiques.